Dans les années 90, une importation massive et illégale a permis de voir un grand nombre de macaques magots (ou macaques de Barbarie) envahir notre pays. Souvenirs d’un voyage ou de vacances passés au Maroc, ces primates vendus le plus souvent bébés sous l’appellation de « ouistitis », qui bien sûr ne devaient jamais grandir, se sont retrouvés en appartements avec les conséquences que l’on imagine. Ces singes garantis de petite taille deviennent en fait des singes adultes d’une quinzaine de kilos pour les mâles et d’une douzaine pour les femelles. De plus, les magots sont assez caractériels et finissent presque toujours par être agressifs à l’âge adulte. C’est pour cela que certains propriétaires ont même pensé à en faire des animaux de défense, et par conséquent d’attaque, qui risquent de se retourner contre leurs « maîtres ». A cette époque, il est probable que des combats de magots aient été organisés dans les caves ou parkings d’immeubles de grandes agglomérations. Des enquêtes de journalistes le prétendent. Il est évident qu’à la puberté, ces singes voulant défendre leur territoire n’acceptent plus d’y voir un inconnu, ni même de le partager avec le propriétaire. Agressivité, blessures et morsures permettaient de justifier le placement de ces primates dans une structure telle que le Refuge de l’Arche.



Christian Huchedé est en colère face à l’imbécillité humaine :
« Pour répondre à ces dérives inadmissibles, nous avons assuré la réorganisation de vie en groupes de ces magots complètement désociabilisés et pour lesquels il a été nécessaire de passer énormément de temps et faire preuve de beaucoup d’observations et de patience. Au début des années 2000, les installations destinées aux singes étant toutes occupées, le Refuge s’est vu dans l’obligation de ne plus accueillir ces animaux de provenance illégale. Depuis, nous estimons que 300 individus n’ayant pas trouvé de structures d’accueil, ont été euthanasiés bien qu’ils appartiennent à une espèce protégée. » Le magot est le seul primate présent en Europe, plus précisément à Gibraltar.


