C’est dans la région d’Angers (49) que le Refuge est appelé pour récupérer des oiseaux d’eau évoluant dans une belle propriété possédant un magnifique plan d’eau. Le propriétaire étant décédé et sa femme souffrante, personne ne pouvait plus s’occuper de tous ces animaux arrivés, presque tous, bien avant que la détention d’espèces protégées ne soit réglementée. Le grand souci est que certains se sont reproduits et que les jeunes nés dans ce paradis angevin sont parfaitement volants. La solution pour les capturer est donc d’installer, à l’aide de filets, une immense volière afin d’habituer les oiseaux à y entrer en les nourrissant depuis l’intérieur. Deux jours ont été nécessaires pour construire cette installation.


Sur la rive opposée se trouvait une petite volière où certains oiseaux avaient l’habitude d’aller se nourrir. « Alors que nous terminions la pose des filets, se remémore Christian, nous voyons un couple de grues cendrées et une grue Demoiselle de Numidie pénétrer dans cette petite construction. L’un de nous contourne la maison d’habitation et, discrètement, s’approche de la porte pour la fermer et emprisonner les volatiles. Ceux-ci s’affolent en semant la panique parmi les autres oiseaux restés libres. C’est ainsi qu’une cigogne volante s’empêtre dans un buisson nourri de ronces et en reste prisonnière. Nous la récupérons et l’enfermons dans une cage de transport ainsi que les grues couronnées. Au bout de quelques jours, les oiseaux entraient sans aucune appréhension dans la grande volière. Certains autres palmipèdes étant classés « espèces protégées », il nous fallait obtenir une autorisation de transport. Les administrations compétentes nous expliquèrent qu’il était indispensable d’identifier les oiseaux par transpondeurs (appareils à radiofréquences), donc de les capturer puis de les relâcher en attendant d’établir les différentes autorisations, ce qui demanderait quelques semaines avant de tenter de les capturer à nouveau pour enfin effectuer le transport. Nous avons dû abandonner et nous avons appris que la plupart des animaux avait été vendus sans autorisation à des particuliers qui les possèdent désormais en toute illégalité. »