Dimanche 02 avril, Éric, notre médiateur, vous contera une histoire qu’il a écrit spécialement pour vous.
C’est l’histoire d’une petite fille, Estelle, qui trouve le monde fantastique, mais compliqué. Ses parents sont naturalistes et voyagent beaucoup. Un jour, alors que notre petite héroïne atteint son dixième anniversaire, ils décident de l’emmener avec eux, pour un séjour d’étude dans la nature sauvage d’une réserve africaine. Ce qui devait être une expérience mémorable pour Estelle se transforme en aventure initiatique, à la rencontre des seigneurs de la savane. Elle y perdra inévitablement son regard d’enfant, mais ne cessera plus jamais de s’émerveiller…
Ce conte fait partie de la visite du Refuge de l’Arche. Tout public.
Horaires : 14h et 16h. Durée : 30 à 45 minutes.
RDV au platane, en face de l’île des 130 babouins de Guinée.

Il était une fois une petite fille qui se posait beaucoup de questions !
Elle regardait le monde et la vie lui semblait bien compliquée.
Son papa et sa maman lui disaient qu’elle comprendrait plus tard, quand elle serait grande, comment tout cela fonctionnait.
Mais elle n’était pas très convaincue, parce que les adultes n’avaient pas toujours l’air de savoir ce qu’ils faisaient non plus !
Souvent même, ils paraissaient troublés, ou désemparés, et, s’ils étaient mieux renseignés sur les choses de la vie, ils faisaient encore beaucoup de bêtises, ça, c’était évident !
« Il doit y avoir beaucoup de choses à savoir et la vie n’est peut-être pas si simple qu’ils veulent le faire croire aux enfants ! » se disait-elle en maugréant…
Il se trouve qu’elle avait largement l’occasion d’en juger, puisque ses parents étudiaient les animaux sauvages et voyageaient un peu partout pour en trouver, les prendre en photo et écrire sur eux des choses compliquées…
Elle pouvait quelquefois les accompagner et voir ailleurs comment les gens et les animaux vivaient.
Elle avait de la chance, lui disait-on, de découvrir tant de choses si jeune !
Estelle (c’était son nom) était plutôt d’accord et il est vrai qu’elle en oubliait la télé, sa chambre et ses copines, quand elle était loin de son pays.
Tout ce qu’elle voyait la rendait encore plus curieuse et même inquiète, il faut bien le dire, car le monde, pour être parfaitement honnête, lui paraissait un peu fou !
Quant aux animaux sauvages, qui parcouraient encore les espaces où on les laissait un peu tranquilles, ils donnaient l’impression de vivre dans un univers magique, où nous entrions à nos risques et périls !
Les animaux pouvaient se parler sans les mots et parfois sans même se voir, très loin les uns des autres. Pourtant, ils n’avaient pas de téléphone portable !
Les messages qu’ils s’adressaient étaient toujours très clairs.
Il n’y avait vraiment que nous qu’ils ne comprenaient pas.
Ils vivaient tous libres et sauvages, suivant des chemins qu’eux seuls connaissaient.
Aussi longtemps qu’il y avait des animaux sauvages autour d’eux, les femmes et les hommes étaient moins présomptueux, ils comprenaient que tous avaient le droit de vivre, ils voyaient de belles choses et ils gardaient les idées justes !
Pour Estelle, la nature ressemblait à un gigantesque parc d’attraction, où l’on trouvait des aires d’accrobranche, des piscines à remous chauffées, des mers de sable et des toboggans, pour les petits et pour les grands (beaucoup d’animaux ne s’arrêtent jamais de jouer, au contraire des gens !).
En plus, les décors étaient fantastiques, mieux que ceux de Disneyland !
Le jour de ses dix ans, Estelle apprit cependant à regarder le monde comme une adulte, pour la première fois…
Ce jour où l’on cesse d’être tout à fait un enfant, il lui arriva une aventure dont elle se souviendrait toute sa vie !
Celle-ci se déroula aux fin-fonds de l’Afrique, où vivent encore les éléphants, les lions, les hippopotames, les girafes, les crocodiles et les serpents géants.
On les protégeait à cet endroit, pour que personne ne les chasse ou les embête, et donc il y en avait vraiment beaucoup !
Rien là n’avait tellement changé depuis l’époque des premiers hommes.
Les parents d’Estelle avaient hésité à l’emmener, car cette fois ils devaient camper en pleine nature. Elle était encore petite et naïve et certains animaux pouvaient vouloir l’attraper facilement pour la manger !
Son papa et sa maman lui firent promettre de bien obéir et d’être très prudente, puis ils partirent ensemble vers un pays au nom étrange et difficile pour elle à prononcer : le Botswana.
La suite du conte vous attend ce dimanche 02 avril !
Illustrations : Éric Moeglen